Sur la porte de bois sombre on pouvait lire en lettre d'argent
"Ne pas juger est le meilleur jugement" suivit de la mention "L. Starwalker, professeur d'Alchimie."
A l'intérieur, Un large bureau d'un beau bois sombre occupait le fond de la pièce, associé à un grand fauteuil dont le dossier était toujours affublé d’un ou deux chapeaux.
Les murs d'un blanc-or éclairés par d'immenses fenêtres sans rideaux affichaient, sur trois de leurs faces, pléthore de tableaux de diverses époques, représentant le plus souvent des personnages particulièrement controversés. L'on pouvait y voir des prisonniers célèbres ainsi que des personnalités aux mœurs extrêmement contestées côtoyer un portrait gigantesque d’un homme aux airs farouchement dédaigneux. Ils avaient était accroché par l'ancien professeur d'alchimie, et Lawra, ne pouvant pas savoir ce qu'ils représentait, ne les avait pas enlevé.
Non loin de la porte, une patère supportant plus de couvre chef que de vestes ou de manteau ajoutait une touche de fantaisie à ce décorum plutôt spécial. Toujours très éclairée, cette pièce vivante des mille et une activités des tableaux n’avait rien de sobre, étrange oui, chaleureuse, toujours un peu mais absolument pas sobre.
Deux fauteuils marrons rebondis, affublés eux aussi de chapeaux, faisaient de trois quart face au bureau et une grande bibliothèque recouvrait intégralement le dernier mur. L’on pouvait y trouver un certain nombre de livres traitant d'Alchimie, les basiques scolaires principalement, d’autres de psychologie et d’éthique liés eux aussi à l'Alchimie, beaucoup moins basiques. Il y avait par exemple, "Le grand livre des traumatisme dus a l'Achimie sur un être humain" par Edwina Denning, "Essais théoriques sur les effets d’une potion raté" d’Homer Leibinski, ou encore "J’aurais aimé être un parapluie" d’Adelbert West. Cependant on pouvait aussi dénicher de-ci delà quelques exemplaires traitant de journalisme, pas mal de biographies concernant les personnages célèbres que l’on pouvait retrouver sur les murs de la pièce et même quelques fictions.
Dans un coin, un chevalet arborait fièrement un tableau représentant Lawra en uniforme du collège lorsqu’elle avait 15 ou 16 ans, un bonnet vert à la main et le regard particulièrement torve appuyé par un large sourire qui laissait apparaître une rangée de dents blanches. C’était extrêmement rare qu’elle n’ait rien sur la tête et ce tableau montrait ainsi sa tignasse presque rouge dans toute sa splendeur.